Compte-rendu de l'Assemblée générale du 29 janvier 2011

Présents : Claude BERTAUD, président du conseil général de la Vienne, André-Hubert QUINTARD, maire de Béruges, Yves et Françoise GODARD, Jean-Claude MARQUIS, Aline CAZETTE, Michel JAULIN, Jean COIRIER, Clément SOUCHAUD, Renée MALASSINE, Madeleine BERNAT, Francette BARON, Jean-Philippe COUSSEAU, Marie Pierre SAUVETRE, Marie-France LAFORET, Jean-Paul HERAULT, Jacqueline ANTIGNY, Jean-Louis ROUSSEAU, Aline DELHOMME, Marie-Odile BOURDIN, Martine BARBOTTIN, Anne-Marie RIBARDIERE.
Excusés : Ségolène ROYAL, présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, Simon INGRAND, Marie-Christine LEGENDRE, Anita CAILLAUD-HUSSE, Jean-Marie LEROUX, Robert BOUJU, Marie-Claude LEVENT, Edmonde VALIN, Denyse RIBOT, les marcheurs : Didier, Abel, Sébastien et Lionel

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Cette Assemblée générale vient conclure la troisième année d’existence des « Chemins de l’Aube ». Elle marque une étape de croissance décisive puisqu’elle vient valider une période où notre association est véritablement devenue opérationnelle.

1.) Rapport moral présenté par le président :
Introduction :
Sur cette année 2010 qui vient de s’achever, le jour s'est levé sur les « Chemins de l’Aube »...
Si en 2008, nous avions pu parler de « pierres de fondations », et en 2009 de « mises en œuvre sur le terrain », …désormais ces étapes de genèse et de développement sont derrière nous ! Nous venons de vivre, avec les personnes accompagnées durant cette année 2010, la réalisation de l’objectif initial de l’association.


En effet, si l’on se rappelle que la poignée d’amis fédérée dès le départ autour d’Yves –et que vous êtes tous venus grossir- entendait accompagner un projet ainsi formulé : «organiser des marches accompagnées proposées à des hommes et à des femmes en difficultés et développer l’utilisation de la marche comme outil d’insertion. », on constate alors qu’en 2010, cela s’est pleinement réalisé sur les chemins de France et d’Espagne,
Et cela …avec des personnes d’origines et d’âges variés (jeunes mineurs, adultes en recherche d’emploi ou en situation de handicap…), …venues assez nombreuses pour remplir au maximum l’agenda de marche, …et pour un nombre significatif de kilomètres et de journées d’itinérance, …cristallisant l’attention des organismes institutionnel, …et ouvrant la voie –nous voulons l’espérer– à de nouvelles sources de subventions.

Les thèmes qui émergent :
Revenons un peu sur tout cela en relevant ce qui s’est réalisé suite à nos propos de la précédente A.G. :
1) Nous souhaitions que les marches accompagnées de plusieurs semaines concernent désormais des participants vraiment diversifiés. C’est le cas puisque, pour un nombre sensiblement égal de marcheurs, (15/16 l’an passé),
- le nombre de compagnons d’Emmaüs a baissé, passant de 7 à 1 (il a été important pour l’envol du projet et reste un champ d’action qui nous est cher mais il ne devait pas être exclusif),
- nous avons cette fois presque un tiers de jeunes mineurs qui de surcroît ont pour la plupart effectué deux séquences de marche, l’une en France l’autre en Espagne. Cela au travers d’un partenariat avec l’institution responsable des enfants et avec le concours d’un éducateur, aussi bien pour le périple que pour sa préparation.
- A côte de cela, les marcheurs adultes, restent issus de tranches d’âges variés
- Et d’horizon aussi divers que RMI/RSA, en recherche d’emploi, travailleur en invalidité, adultes handicapés (c’est ainsi d’ailleurs qu’une personne souffrant d’une affection relativement lourde a pu faire une marche de 423 km qui a déconcerté complètement ses soignants et son médecin).
- A noter aussi l’augmentation de charge pour l’accompagnateur qui est passé de 1997 à 2204 km et de 102 à pratiquement 116 jours : tandis que pour les marcheurs, l’on est passé de 3039 à 3350 km faits, et de 165 jours à près de 190 jours de marche.
Ainsi, on note une stabilisation du nombre de jours de marche à 110 / 120 par an, pour 8 marches environ ! C’est notre allure de croisière.

2) Nous venions d’obtenir l’agrément de la DGAS (ex-DDISS), il nous a été renouvelé et on nous annoncé sa probable reconduction pour une période de 10 ans (!).

3) La pérennisation de l’emploi d’Yves nous préoccupait, aussi lors de la fin de son CAE prolongé, avons nous transformé son contrat en CDI.

4) La question des financements reste d’une brûlante nécessité pour répondre à deux besoins :
- emmener des adultes en difficultés -voire des mineurs hors structures le cas échéant-
- pourvoir aux charges du salaire d’Yves dans la durée.
La bonne nouvelle est que nous sommes en équilibre en 2010 (75 Euros de déficit pour le compte d’exploitation 2010 – ce qui nous évite, pour la première fois, de surnager en puisant trop dans nos fonds propres). Mais, à côté de cela, nous savons aussi que nous avons bénéficié pour la dernière année d’une aide de l’Etat (l’emploi aidé a représenté 9000 Euros d’Aide directe de l’Etat, plus l’allègement de charges sociales). Et de plus, pour la prise en charge de jeunes que nous pensions autofinancée par les institutions, nous avons dû puiser dans les fonds que nous réservions aux adultes démunis, deux institutions n’ayant pas honoré le montant complet des prestations.
Ainsi, de nouveaux enjeux se profilent :
- trouver, encore et encore, d’autres sources de financements
- parvenir à ce que les institutions partenaires prennent en compte le coût réel des marches dans leurs règlements.

5) Un travail sur l’évaluation des marches avait été bien amorcé. Il a été poursuivi par Marie-Christine et Simon, essentiellement, qui ont poursuivi l’élaboration d’une grille qui s’est peaufinée par des navettes et des concertations avec les membres du CA. Le challenge était de rédiger un document simple qui nous apporte en retour des informations pour améliorer les marches et mesurer leur impact… C’est un outil important pour nous mais aussi pour nos financeurs, actuels ou à venir.

6) Les membres du CA et des volontaires de bonne volonté se sont retrouvés une fois par trimestre pour organiser au mieux les activités et soutenir l’action d’Yves. Ces rencontres lui ont ainsi permis d’exprimer son vécu d’accompagnant. Nous avons écouté ces émotions et ces réflexions pour nous interroger sur les orientations à maintenir ou à infléchir.

7) L’implication des personnes des groupes « transport » ou « démarrage des marches » a été appréciable aussi. Certains ont pu être très tôt le matin à la gare pour ramener Yves et son gros sac chez lui lors des retours. D’autres ont pu participer au démarrage des marches depuis Poitiers ou Saintes.

8) La communication par des prospectus et par le blog reste notre souci au fil du temps. Nous essayons de faire évoluer les supports et de les adapter avec notamment l’aide de Flore pour le graphisme. L’ergonomie du blog est à perfectionner, nous allons y travailler encore…

Conclusion :
En cette année 2010 l’association a atteint sa vitesse de croisière. C’est l’étape de la maturité ! Cela nous maintient des défis de taille dont le principal et le financement mais notre meilleure motivation pour les résoudre est l’attente des marcheurs en demande d’accompagnement qui sont de plus en plus nombreux à nous interpeller.


2.) Accueil et présentation des marcheurs présents et absents :
Nous mettons à l’honneur les marcheurs de l'année 2010, en annonçant publiquement la durée de la marche et les kilomètres parcourus et en les faisant applaudir. À cette occasion, une attestation de marche leur est remise par le président.
Les présents à l'assemblée générale sont particulièrement applaudis, il s'agit de :
– Marie-Pierre, qui est allée de Léon à Santiago, soit 315 kilomètres. Elle nous lit avec beaucoup d'émotion un texte qu'elle a écrit à son arrivée à Santiago (Vous pouvez le retrouver sur le blog)
– Marie-France de Poitiers à Saintes , soit 172 kilomètres. Elle se prépare à partir pour Santiago le 15 avril, et à effectuer ainsi 376 kilomètres.
– Jean-Philippe a marché 250 kilomètres, de Thouars à Saintes.

3.) Diaporama :
…pour mieux nous représenter ce qui habite le regard des marcheurs au long du chemin, nous allons nous laver les yeux avec quelques images autour de 2 ou 3 thèmes ...
– les chemins et les paysages
– les monuments
– les marcheurs, les rencontres.
(Les deux derniers thèmes annoncés furent projetés sur l’écran lors du pot convivial à la fin)

4.) Présentation du bilan financier et du budget prévisionnel (distribués) et des projets d'activités.


5.) Nous sacrifions ensuite au rituel réglementaire en votant les rapports officiels
C'est cela qui permet notre reconnaissance et notre fonctionnement. Par un vote, le rapport moral, le budget, le rapport prévisionnel sont approuvés à l’unanimité des présents.

6.) Nous partageons ensuite un moment d'échange avec les marcheurs :
Témoignage de Serge, éducateur, qui a accompagné Yves dans la marche avec les enfants, par deux fois : « le plus de Yves, par rapport au fait que nous soyons 2 éducateurs de l'institution, c'est que les jeunes sortent de leur univers. Ils sortent du contexte institutionnel, et cela constitue réellement un séjour de rupture. Il y a, en plus, pour moi, un réel confort. C'est un très gros travail au quotidien que d'accompagner des enfants de 11, 12, 13 ans, 24 heures sur 24, avec les responsabilités que cela représente, qui plus est, des jeunes en difficultés. …Je n'avais pas à gérer les itinéraires, ni la langue, par exemple. …Yves joue son rôle d'accompagnant, c'est notre « guide-référence » sur le chemin. C'est une véritable aventure humaine que nous avons vécue là ! ».

D’autres marcheurs adultes présents évoquent très spontanément leurs souvenirs les plus marquants…
Des interrogations sont lancées : sur le recours à d’autres accompagnateurs salariés, sur l’avenir de l’association à plus long terme… Nous convenons ne pas être en mesure encore de nous y confronter compte tenu de la nécessité immédiate d’assurer à la fois la pérennité de l’emploi actuel, et le suivi des marcheurs qui ont entrepris une démarche à travers une relation avec Yves.

De plus il est rappelé que les marches à la journée ou à la demi journée ne sont pas, en soi, l’objectif de l’association. Elle se propose, en effet, de mobiliser et de motiver des personnes sur des séquences de marche, relativement longues, dans un cadre d’itinérance (avec hébergements, repas, toilettes et entretien du linge à assumer…), permettant rupture et décentrage. Tout cela sur un chemin chargé d’histoire et de sens que chacun emprunte d’une manière personnelle selon son parcours de vie et ses attentes…
Toutefois, pour décharger Yves, et surtout permettre une continuité en son absence, tout en expérimentant une ouverture, il est convenu de proposer des marches à la journée à une ou deux personnes qu’il suit, accompagnées par un membre de l’association volontaire et bénévole et qui en aurait la capacité. Cela dans la mesure où ces personnes en sont d’accord et dans l’esprit que ces petites marches soient une préparation à une itinérance ultérieure plus longue vers Compostelle.

5.) Élection d’un nouveau C.A. .

Le C.A. sortant est reconduit. L’assemblée approuve à l’unanimité des présents.
La réunion est clôturée à 17 heures 30. Des échanges se poursuivent autour d'un café et de la galette des rois.

La secrétaire,
Jacqueline Antigny-Marquis